Un test de rapidité pour mesurer la vitesse du corps
La mobilité diminue avec l’âge, ce qui se traduit par des mouvements plus lents et plus difficiles. Mais pourquoi notre corps met-il plus de temps à effectuer ses mouvements au fil des années ? Des chercheurs de l’université du Colorado à Boulder ont mené une étude pour essayer de comprendre cette question.
Pour cette étude, les scientifiques ont utilisé un test de rapidité pour mesurer la vitesse du corps chez des personnes âgées de plus de 65 ans et chez des personnes plus jeunes. Les participants devaient se saisir d’un bras robotisé et atteindre une cible sur un écran, dans une expérience similaire à un jeu vidéo. Lorsque la cible était atteinte, elle émettait un tintement et les participants recevaient une récompense pour stimuler positivement leur cerveau.
Un coût d’énergie qui s’alourdit à mesure que l’on vieillit
Les chercheurs ont observé que les personnes âgées semblaient modifier leurs mouvements pour économiser leurs réserves d’énergie plus limitées. Les participants, qu’ils soient jeunes ou âgés, ont atteint leurs cibles plus rapidement lorsqu’ils entendaient une récompense. Cependant, les jeunes ont généralement déplacé leurs bras plus vite vers la récompense, tandis que les adultes plus âgés ont amélioré leur temps de réaction en commençant à bouger leur bras plus tôt.
Dans une seconde partie de l’expérience, les chercheurs ont ajouté un poids de 3,5 kilos aux bras robotisés des participants plus jeunes. Les différences observées entre les deux groupes ont alors disparu, les participants plus jeunes ayant ralenti leurs mouvements pour économiser leur énergie. Ces constatations suggèrent que le coût de l’effort nécessaire pour atteindre un objectif joue un rôle dans la diminution de la vitesse des mouvements des adultes plus âgés.
Comment le cerveau économise de l’énergie
Le cerveau semble capable de détecter les petites variations dans l’utilisation d’énergie par le corps et ajuster nos mouvements en conséquence. Les chercheurs ont constaté que même lorsque les participants plus jeunes portaient un poids supplémentaire, il était moins coûteux en énergie pour eux de réagir rapidement et d’atteindre la récompense. Les adultes plus âgés ont imité les plus jeunes et ont adopté la même stratégie pour économiser leur énergie.
Ces découvertes suggèrent que l’économie d’énergie dans le mouvement est un facteur important qui influence la vitesse des mouvements chez les adultes plus âgés. Les résultats de cette étude pourraient avoir des implications pour le diagnostic de certaines maladies, telles que la maladie de Parkinson, la sclérose en plaques, la dépression et la schizophrénie.
En conclusion, cette étude met en évidence que le coût de l’effort pour atteindre un objectif influence la vitesse des mouvements chez les adultes plus âgés. Le cerveau est capable de détecter ces variations d’énergie et d’ajuster nos mouvements en conséquence. Ces découvertes pourraient ouvrir la voie à de nouveaux outils de diagnostic et de traitement pour certaines maladies.
