Dans l’univers de l’humour, l’autodérision se révèle souvent être une arme redoutable contre les stéréotypes de genre. Quatre femmes, à travers leur regard singulier, nous montrent comment l’humour peut devenir un puissant outil de combat. Décryptage humoristique en perspective !
L’humour est une arme à double tranchant. Il peut briser la glace, mais aussi engendrer des malentendus. Pour certaines, naviguer dans l’univers des blagues et des rires n’a pas toujours été facile. Voici les témoignages de quatre femmes qui utilisent l’autodérision comme outil de résilience.
« Je passe pour une prude, mais j’assume »
Solenne, une infirmière de 35 ans souffrant de troubles du spectre autistique (TSA), avait du mal à comprendre certaines blagues lorsqu’elle était plus jeune. « J’ai toujours eu un côté naïf », dit-elle. « Certains en profitaient pour me faire gober des énormités. » Aujourd’hui, elle assume son humour noir malgré l’étiquette de « prude » qu’on peut lui coller. « Mon humour fait partie de ma différence, et je ne trouve pas les blagues graveleuses drôles du tout », explique-t-elle.
« L’impression d’être le dindon de la farce »
Isabelle, 53 ans, se sentait souvent comme le dindon de la farce quand elle essayait de faire de l’humour. « Je dis des choses que les autres trouvent drôles ou farfelues alors que pour moi elles ne le sont pas. Cela me fait sentir qu’on se moque de moi, » confie-t-elle. Depuis qu’elle a changé de cercle d’amis, elle se sent plus calme et ne ressent plus la pression d’être l’amuseuse de service.
« Personne ne rit à mes blagues ! »

Sandrine, 40 ans, préfère les private jokes basées sur des répliques de films ou de séries. « Je me demande toujours si les gens essaient d’être drôles ou s’ils utilisent l’humour pour faire passer un message. » Elle ajoute : « Mon conjoint est habitué ; c’est devenu un sujet de plaisanterie entre nous. » Le fait que ses blagues ne soient pas toujours comprises ne l’empêche pas de continuer.
« Je suis très premier degré »
Julie, également 40 ans, lutte pour s’adapter à l’humour qui l’entoure. « J’ai toujours eu tendance à tout prendre au premier degré. Cela demande beaucoup d’efforts pour m’adapter et savoir comment réagir, » explique-t-elle. Elle trouve certaines blagues inacceptables, même sous couvert d’humour, surtout celles touchant des sujets sensibles comme les droits des femmes ou les abus sexuels. « Même sous couvert d’humour, il y a des limites à ne pas dépasser, » insiste-t-elle.
L’autodérision rassemble
Adopter l’autodérision peut être une solution pour mieux gérer les interactions sociales. Selon Christophe Tricart, formateur spécialisé en humour au travail, l’autodérision permet de se libérer et de se connecter aux autres de manière plus efficace. Elle encourage la sécrétion d’endorphines et de dopamine, les hormones du bien-être.
Quelques conseils pour mieux comprendre l’humour des autres :
- Travailler sur l’écoute et l’attention.
- Observer les indicateurs d’humour : changements d’intonation ou d’expression faciale.
- Libérer sa créativité et ne pas tout intellectualiser.
- Ne pas craindre le regard des autres.
En fin de compte, l’humour, en particulier sous forme d’autodérision, est une puissante arme de résilience qui peut transformer notre manière d’interagir avec le monde et les autres.