En vieillissant, notre corps subit de nombreux changements, et l’un des plus surprenants concerne notre sensation de soif. Imaginez un instant que, face à un verre d’eau bien frais, vous ne ressentiez plus cette envie irrésistible de vous désaltérer. Pour les personnes âgées, c’est la réalité : un phénomène qui peut sembler anodin, mais qui mérite qu’on s’y attarde. Pourquoi ce besoin fondamental s’effrite-t-il avec les années ? Quelles en sont les causes, et surtout, quels impacts cela peut-il avoir sur leur santé et leur bien-être ? Plongeons ensemble dans les méandres de l’hydratation des seniors pour démêler le vrai du faux et mieux comprendre cette énigme.
Importance de l’hydratation pour le bon fonctionnement du corps
L’eau joue un rôle crucial dans notre organisme. Elle est essentielle pour compenser les pertes liées à la respiration, à la sudation, ainsi que l’évacuation par les urines et les selles. Les autorités de santé recommandent de boire entre 1,6 et 2 litres d’eau par jour. Cependant, la sensation de soif peut devenir plus complexe avec l’âge.
Besoins énergétiques réduits chez les personnes âgées
Avec l’âge, les besoins énergétiques diminuent. Les personnes âgées mangent généralement moins, ce qui impacte la quantité d’eau qu’ils consomment. Le fait de moins manger signifie non seulement moins d’hydratation via l’alimentation, mais également une réduction de la consommation de boissons.
Changements dans les mécanismes de régulation de l’appétit
Les systèmes endocriniens et neurologiques jouent un rôle crucial dans la sensation de soif. Avec le vieillissement, la perception de la soif, de la faim, du rassasiement et de la satiété est altérée. Les signaux envoyés par le cerveau sont moins bien perçus, ce qui affecte la régulation de l’hydratation.
Risques accrus de déshydratation
Une perception diminuée de la soif expose les personnes âgées à un risque accru de déshydratation. Ce risque est amplifié par divers facteurs comme :
- Prise de médicaments diurétiques
- Diarrhée
- Fortes chaleurs
- Pathologies comme un diabète mal équilibré ou une hypercalcémie
En période de forte chaleur, les personnes âgées transpirent moins, ce qui limite leur mécanisme de rafraîchissement. La température corporelle peut alors augmenter, ce qui peut mener à un coup de chaleur.
Impact des troubles neurocognitifs
Des maladies comme l’Alzheimer aggravent le risque de déshydratation. La perte d’appétit est souvent précoce dans ces maladies, et les patients ne peuvent pas répondre correctement à leurs besoins en hydratation. Les personnes âgées ressentent moins la faim et la soif et sont parfois incapables de prendre soin d’elles-mêmes de manière adéquate.
Merci au Pr Agathe Raynaud-Simon, gériatre, et à la Société Française de Gériatrie et Gérontologie (SFGG)